Je n’ai pas choisi mon pseudo, mais quand on l’a trouvé pour moi, je l’ai adopté.
Retournons vingt-trois ans en arrière. En 1999, j’entame un nouveau job dans un endroit connu : l’INRIA Sophia Antipolis où j’ai effectué quelques mois auparavant un remplacement de six mois dans un projet cool qui fait de la simulation numérique des sciences de l’ingénieur, et où j’ai pris le temps d’apprendre des trucs neufs pour moi sur ma station Sun, tels que les bases d’unix et LaTeX (le langage, pas le matériau), et j’ai eu le temps de faire en plus le secrétariat du comité regroupant tous les projets de l’institut. J’ai fait bonne impression et lorsque le Consortium pour le web (qui à l’époque était hébergé à l’INRIA) recherchait une assistante, on a pensé à moi même si deux saisons avaient passé.
Alors je fais mon retour à l’INRIA où je suis partagée entre W3C principalement et un projet INRIA en partenariat avec Bull : Koala. Probablement nommé ainsi car le chef du projet se prénomme Colas.
On est tous dans le même bâtiment, au même étage, tous voisins, mais on ne se parle pas –on s’écrit. J’exagère à peine ! On s’écrit via IRC (Internet Relay Chat), soit individuellement, soit par groupes. Mon pseudo à l’époque est mon prénom, puis l’anagramme de mon prénom « calorie », jusqu’à l’arrivée d’un stagiaire dans l’équipe des Koalas, qui trouve rapidement que Coralie et Koala c’est assez proche, et suggère que je prenne « koalie » comme pseudo.
C’est malin, nan ?
Je l’ai adopté immédiatement et ne l’ai pas quitté (le pseudo, pas le stagiaire.)
Ça s’est bien goupillé pour la partie W3C où j’utilisais le même pseudo, parce que peu de mes nombreux collègues internationaux parvenaient à prononcer mon prénom de toutes façons. Les anglophones buttent sur le « r » et ne savent pas où mettre l’inflexion, et les japonais inversent le « r » et le « l ». Puis assez rapidement on a recruté une Caroline, puis une Carine, et là ils étaient tous bien contents que ça soit que dans la vraie vie (In Real Life) qu’ils confondent nos prénoms, car on ne se voyait tous en vrai que deux fois par an maximum.
Vingt-trois ans après, on utilise toujours IRC et je suis toujours « koalie », par contre ça fait des années que je travaille depuis chez moi (et faute à la pandémie de coronavirus, ça fait trois ans que je ne vois mes collègues presque que via Zoom !)