Yoshikawa Eiji, La Pierre et le Sabre
Jâai lu 5195p. 604, ambiance
Dehors, les derniĂšres lueurs du couchant donnaient lâimpression quâun bĂątiment Ă©loignĂ© brĂ»lait, et les corbeaux qui tournoyaient autour de la pagode de TĆji ressemblaient Ă des cendres noires qui sâenvolaient des flammes.
p. 651, désaccords entre Matahachi et sa mÚre Osugi
Leurs dĂ©saccords ressemblaient souvent Ă cela : ils commençaient par un violent conflit dâĂ©motions, un antagonisme implacable. La comprĂ©hension mutuelle Ă©tait sapĂ©e avant dâavoir eu la moindre chance de se dĂ©velopper.
p. 671, KĆetsu conseille Musashi quant Ă la satisfaction de lâexistence, et lâinvite au quartier rĂ©servĂ©.
â Je nây ai jamais pensĂ©. Jâaimerais aller dans un foule dâendroits Ă©loignĂ©s, me rendre Ă lâautre bout de Kyushu, voir comment vient les gens Ă Nagasaki, sous les influences Ă©trangĂšres. Je brĂ»le de connaĂźtre la nouvelle capitale que le shĆgun est en train de bĂątir Ă Edo, les grandes montagnes et riviĂšres au nord de Honshu. Peut-ĂȘtre quâau fond de moi, je ne suis quâun vagabond.
â Vous nâĂȘtes nullement le seul. Câest tout naturel, mais il faut Ă©viter la tentation de croire que vos rĂȘves ne pourront se rĂ©aliser que dans quelque endroit lointain. Si vous le croyez, vous nĂ©gligerez les possibilitĂ©s de votre environnement immĂ©diat. La plupart des jeunes gens agissent ainsi, je le crains, et deviennent insatisfaits de leur existence. (KĆetsu se mit Ă rire.) Mais un vieil oisif tel que moi nâa pas Ă prĂȘcher aux jeunes⊠Quoi quâil en soit, je ne suis pas venu pour parler de cela. Je suis venu vous inviter Ă sortir ce soir. Ătes-vous jamais allĂ© au quartier rĂ©servĂ© ?
p. 689, DenshichirĆ et lâalcool
Ătant donnĂ© que nul ne pouvait se rappeler un moment, matin, midi ou soir, oĂč il sâĂ©tait prĂ©sentĂ© au dĆjĆ sans sentir lâalcool, on en Ă©tait venu Ă admettre son alcoolisme comme un fait accompli. Bien que le sort de toute lâĂ©cole Yoshioka fĂ»t en jeu, lâun des hommes se demanda sâil ne vaudrait pas mieux quâil se chauffĂąt le corps avec un peu de sakĂ© plutĂŽt que dâessayer de manier le sabre avec des bras et des jambes gelĂ©s.
p. 697, il neige lors du duel entre DenshichirĆ et Musashi
Musashi tenait son sabre Ă hauteur de lâĆil, lui aussi, les coudes dĂ©tendus, souples et capables de se mouvoir en tout sens. Les bras de DenshichirĆ, dans cette posture inhabituelle, Ă©taient tendus, raides, et son sabre mal assurĂ©. Celui du Musashi ne bougeait pas du tout ; la neige commença Ă sâamonceler sur sa fine tranche supĂ©rieure.
p. 702, seigneur Karasumaru entre tristesse et luxe
Le seigneur Karasumaru considĂ©rait comme une erreur grave, de la part des dieux, dâavoir fait dâun homme comme lui-mĂȘme un noble. Et, bien que serviteur de lâempereur, il ne voyait devant lui que deux possibilitĂ©s : vivre dans une tristesse constante, ou passer son temps Ă faire la fĂȘte. Le choix raisonnable Ă©tait de reposer sa tĂȘte sur les genoux dâune belle femme, dâadmirer la pĂąle clartĂ© de la lune, de contempler au printemps les fleurs de cerisier, et de mourir une coupe de sakĂ© Ă la main.
p. 706, jeux Ă boire
â Comment allons-nous dĂ©cider des tours ? Se contenter dâengloutir nâest pas drĂŽle. Nous devrions jouer Ă un jeu. Le perdant devra boire une pleine coupe. Ă quel jeu jouerons-nous ?
â Nous pourrions essayer de nous faire baisser les yeux lâun Ă lâautre.
â Ăa mâobligerait Ă contempler votre vilaine face de marchand. Ce nâest pas un jeu, câest une torture.
â Pas dâinsultes ! Euh⊠et le jeu de la pierre, des ciseaux et du papier ?
â TrĂšs bien !
p. 718, Yoshino et Musashi
Les femmes ayant reçu lâĂ©ducation et la formation de Yoshino Ă©taient fort capables de tomber amoureuses. Elle nâavait quâun ou deux ans de plus que Musashi, mais que leur expĂ©rience de lâamour Ă©tait donc diffĂ©rente ! Ă le regarder assis lĂ , si raide, rĂ©primant ses Ă©motions, Ă©vitant le visage de la jeune femme comme si un regard jetĂ© sur elle eĂ»t risquĂ© de le rendre aveugle, elle se sentait de nouveau pareille Ă une vierge protĂ©gĂ©e qui Ă©prouve les premiĂšres affres de lâamour.
p. 721, Yoshino Ă©ventre un luth
Elle prit dans sa main souple un fin couteau tranchant, et lâabattit dâun coup vif sur le dos en forme de poire du luth. Trois ou quatre coups adroits, et lâouvrage Ă©tait fait, si vite et de maniĂšre si dĂ©cisive que Musashi sâattendait presque Ă voir du sang jaillir de lâinstrument. Il ressentit mĂȘme un lĂ©ger Ă©lancement de douleur, comme si la lame avait entaillĂ© sa propre chair. Tenant le couteau derriĂšre elle, Yoshino leva le luth afin dâen montrer la structure au jeune homme.
Regardant dâabord son visage, puis le luth brisĂ©, il se demandait si elle possĂ©dait en rĂ©alitĂ© lâĂ©lĂ©ment de violence que paraissait indiquer sa façon de manier lâarme. La douleur cuisante provoquĂ©e en lui par les coups subsistait.
p. 724, OtsĆ« a envie de mandarines. JĆtarĆ va sâen procurer.
AprĂšs quâil eut quittĂ© le marchĂ©, par deux fois lâespoir lui revint Ă la vue de fruits orangĂ©s derriĂšre les murs de jardins privĂ©s⊠mais qui se rĂ©vĂ©lĂšrent ĂȘtre es oranges amĂšres et des coings.
Ayant parcouru prĂšs de la moitiĂ© de la ville, il nâeut gain de cause quâen commettant un vol. Les offrandes, devant le sanctuaire Shinto, consistaient en petits tas de pommes de terre, de carottes et de mandarines. Il fourra les fruits dans son kimono, en sâassurant par un coup dâĆil circulaire que nul ne lâobservait. Dans la crainte que le dieux outragĂ© ne se matĂ©rialisĂąt dâune minute Ă lâautre, il pria durant tout le chemin du retour Ă la maison Karasumaru : âSâil vous plait, ne me punissez pas. Je ne vais pas les manger moi-mĂȘme.â
p. 769, KojirĆ dĂ©crit Musashi Ă Genzaemon et JĆ«rĆzaemon de la maison de Yoshioka
Fils dâun samouraĂŻ de la province de Mimasaka, il sâest enfui pour aller Ă travers le pays⊠Bien quâil soit un vaurien, il possĂšde un certain talent au sabre. Et, physiquement, il est dâune force extrĂȘme. En outre, il se bat sans se soucier de sa propre vie. Câest pourquoi les mĂ©thodes orthodoxes dâescrime sont inefficaces contre lui, tout comme la raison est inefficace contre la folie. Vous devez le prendre au piĂšge Ă la façon dâune bĂȘte fĂ©roce, ou vous Ă©chouerez. Maintenant, considĂ©rez quel est votre ennemi, et tirez vos plans en consĂ©quence !
p. 771, Musashi médite, et perd son temps.
Il avait passĂ© la journĂ©e prĂ©cĂ©dente Ă mĂ©diter sous un pin au temple de Kuruma dans lâespoir de rĂ©aliser cet Ă©tat de bĂ©atitude oĂč le corps et lâĂąme nâont plus dâimportance. Son effort pour chasser lâidĂ©e de la mort ayant Ă©tĂ© vain, il Ă©tait maintenant honteux dâavoir perdu son temps.
p. 774, Musashi explique Ă KojirĆ que bien quâen infĂ©rioritĂ© numĂ©rique, il ira seul se battre contre les Yoshioka
â [âŠ] Selon toute apparence, les Yoshioka ont le dessus. Ils sont en nombre, et je suis seul. Sans aucun doute, vous croyez que je serai vaincu. Mais je vous supplie de ne pas vous inquiĂ©ter pour moi. Ă supposer que je sache quâils ont dix hommes, et je jâamĂšne dix hommes avec mois, quâarriverait-il ? Ils jetteraient dans la mĂȘlĂ©e vingt hommes au lieu de dix. Si jâen amenais vingt, ils Ă©lĂšveraient le nombre Ă trente ou quarante, et la bataille troublerait encore davantage lâordre public. Il y aurait beaucoup de tuĂ©s ou de blessĂ©s. Il en rĂ©sulterait une violation grave des principes gouvernementaux, sans que progresse en compensation la cause de lâescrime. Autrement dit, il y aurait beaucoup Ă perdre et peu Ă gagner si je faisais appel Ă des renforts.
p. 776, KojirĆ complote pour manipuler Musashi
KojirĆ, assis sur une racine dâarbre, envisageait le combat Ă venir avec un sentiment proche de lâallĂ©gresse. âĂ en juger dâaprĂšs le calme de Musashi, il est dĂ©jĂ rĂ©signĂ© Ă mourir. Il nâen vendra pas moins chĂšrement sa peau. Plus il en fauchera, plus ce sera amusant Ă observer⊠Ah ! mais les Yoshioka ont des armes de jet. Sâil est touchĂ© par lâune dâelles, le spectacle se terminera aussitĂŽt. Ăa gĂącherait tout. Je crois que je ferais mieux de lui parler dâelles.â
p. 777, Musashi se remémore la leçon de Takuan sur la valeur de la vie
Non quâil eĂ»t oubliĂ© la leçon que Takuan lui avait enseignĂ©e : lâhomme vĂ©ritablement brave est celui qui aime la vie, qui la chĂ©rit comme un trĂ©sor quâune fois perdu lâon ne peut jamais retrouver. Musashi savait bien que vivre, câest plus que se borner Ă survivre. Le problĂšme Ă©tait de savoir comment imprĂ©gner sa vie de signification, comment assurer que sa vie lancerait jusque dans lâavenir un vif rayon de lumiĂšre, mĂȘme sâil devenait nĂ©cessaire de renoncer Ă cette vie pour une cause.
p. 785, la dĂ©termination dâOtsĆ«
Une certaine lumiĂšre brilla dans les yeux de la jeune fille, ce qui fit sentir au jeune homme la faiblesse de sa propre dĂ©termination en comparaison de la sienne. Pour acquĂ©rir ne fĂ»t-ce quâun peu de maĂźtrise de soi, il avait dĂ» mĂ©diter depuis des annĂ©es la question de la vie et de la mort, se discipliner sans arrĂȘt, se forcer Ă subir les rigueurs dâun entraĂźnement de samouraĂŻ. Sans entraĂźnement ni autodiscipline consciente, cette femme Ă©tait capable de dĂ©clarer, sans lâombre dâune hĂ©sitation, quâelle aussi se trouvait prĂȘte Ă mourir si lui mourrait. Son visage exprimait une sĂ©rĂ©nitĂ© parfaite ; ses yeux lui disaient quâelle ne mentait ni ne parlait impulsivement. elle semblait presque heureuse Ă la perspective de le suivre dans la mort. Avec un peu de honte, il se demanda comment les femmes faisaient pour ĂȘtre aussi fortes.
p. 786, Musashi raisonne Otsƫ sur son amour pour lui
â [âŠ] VoilĂ le genre dâhomme que je suis. Que dire dâautre ? Je pense Ă mon sabre, et tu disparais dans quelque coin sombre de mon esprit⊠non, tu disparais tout Ă fait, sans laisser de trace. Câest en de pareils moments que je suis le plus heureux et le plus satisfait de ma vie. Comprends-tu ? Durant tout ce temps, tu as souffert, tu as risquĂ© ton corps, et ton Ăąme pour un homme qui aime son sabre plus quâil ne tâaime. Je mourrai pour lâhonneur de mon sabre, mais je ne mourrai point pour lâamour dune femme. Pas mĂȘme pour lâamour de toi. Jâai beau avoir envie de tomber Ă genoux pour implorer ton pardon, je ne peux pas.
Il sentit les doigts sensibles de la jeune fille se serrer autour de son poignet.
â Je sais tout cela, dit-elle avec force. Si je ne le savais pas, je ne tâaimerais pas comme je tâaime.
p. 790, Matahachi tente de convaincre sa mĂšre de renoncer
â Toute cette histoire est stupide. Nous rapportons au village une mĂšche de cheveux que nous prĂ©sentons comme preuve que notre grande mission dans cette vie a bien Ă©tĂ© accomplie. Ces rustres ne sont jamais descendus de leurs montagnes ; ils seront donc impressionnĂ©s. Oh ! combien je le hais, ce village !
p. 795, Matahachi fanfaronne auprĂšs dâAkemi jusquâĂ ce quâil entende Osugi
â Pas par lĂ , Matahachi !
â Et pourquoi donc ?
â Il va nous falloir repasser devant cette pierre.
â Ha ! ha ! Et voir le nain Ă figure de femme ? Nây pense plus : Je suis avec toi, maintenant⊠Oh ! Ă©coute⊠nâest-ce pas ma mĂšre qui appelle ? DĂ©pĂȘche-toi, avant quâelle ne vienne Ă ma recherche. Elle est bien pire quâun petit fantĂŽme Ă la face effrayante.
p. 800, Musashi et les dieux
Tout en croyant sincĂšrement aux dieux, il ne considĂ©rait pas comme appartenant Ă la Voie du samouraĂŻ de rechercher leur aide. La Voie Ă©tait une vĂ©ritĂ© suprĂȘme, qui transcendait les dieux et les sages. Musashi recula dâun pas, joignit les mains et, au lieu de demander protection, remercia les dieux pour leur aide accordĂ©e au bon moment.
p. 802, Musashi contre lâenfant Ă la tĂȘte de la Maison Yoshioka
â Je suis Miyamoto Musashi, le fils de Shimmen Munisai de la province de Mimasaka. Je suis venu conformĂ©ment Ă notre accord conclu avant-hier Ă Yanagimachi⊠GenjirĆ, ĂȘtes-vous lĂ ? Je vous supplie de faire plus attention que SeijĆ«ro et DenshichirĆ avant vous. Si je comprends bien, en raison de votre jeunesse, vous avez pour vous soutenir plusieurs vingtaines dâhommes. Moi, Musashi, je suis venu seul. Vos hommes peuvent mâattaquer individuellement ou bien en groupe, comme ils le souhaitent⊠Et maintenant, en garde !
p. 804, le maniement du sabre de Musashi
Musashi faisait de son arme un usage diffĂ©rent de celui de lâhomme dâĂ©pĂ©e ordinaire de son temps. Suivant les techniques normales, si le premier coup nâatteignait pas son but, la force du sabre se dĂ©pensait dans lâair. Il fallait ramener la lame en arriĂšre avant de frapper Ă nouveau. CâĂ©tait trop lent pour Musashi. Chaque fois quâil frappait latĂ©ralement, il y avait un choc en retour. Un coup vers la droite Ă©tait suivi presque dans le mĂȘme mouvement par un choc en retour vers la gauche. La lame de Musashi crĂ©ait deux rais de lumiĂšre, dont le dessin ressemblait fort Ă deux aiguilles de pin soudĂ©es Ă une extrĂ©mitĂ©.
p. 808, Musashi se bat contre cent hommes.
Tout son kimono paraissait teint dâun motif cramoisi. Les spectateurs qui le voyaient clairement se couvraient les yeux dâhorreur.
Plus Ă©pouvantable encore Ă©tait la vision des morts et des blessĂ©s abandonnĂ©s dans son sillage. En poursuivant sa retraite stratĂ©gique vers le haut du sentier, il atteignait une surface de terrain dĂ©couvert oĂč ses poursuivants se dĂ©versĂšrent pour une attaque massive. En quelques secondes, quatre ou cinq hommes furent fauchĂ©s. Ils gisaient, dispersĂ©s sur une vaste zone, moribond tĂ©moignage de la vitesse avec laquelle Musashi frappait et se dĂ©plaçait. Lâon eĂ»t dit quâil Ă©tait partout Ă la fois.
p. 808, dâinstinct, Musashi se bat avec deux sabres
Ă un certain moment, il tira son petit sabre et se mit Ă combattre avec les deux mains. Alors que le grand sabre, dans sa main droite, ruisselait de sans jusquâĂ la garde et jusquâau poing qui le tenait, dans sa main gauche le petit sabre Ă©tait propre. Il eut beau cueillir un peu de chair aussitĂŽt quâil sâen servit, il continua dâĂ©tinceler, assoiffĂ© de sang. Musashi lui-mĂȘme nâĂ©tait pas encore pleinement conscient de lâavoir dĂ©gainĂ©, bien quâil le maniĂąt avec la mĂȘme adresse que le plus grand.
[âŠ]
Par la suite, cette technique devait prendre le nom de âtechnique des deux sabres contre des forces nombreusesâ, mais en cet instant, Musashi se battait par pur instinct.
p. 822, Osugi soignée par son mortel ennemi
La face contre le col de la vache, Osugi gĂ©missait de douleur et tĂąchait de se redresser. Chaque fois que Musashi lui tĂ©moignait de la sollicitude, elle se remĂ©morait sa haine et lui exprimait silencieusement son mĂ©pris dâĂȘtre soignĂ©e par son mortel ennemi.
p. 829, Musashi sermonne Matahachi
â [âŠ] Tu rends OkĆ responsable de tout, dit-il avec fermetĂ© ; or, un homme adulte doit-il parler comme ça ? Nul autre que toi-mĂȘme ne peut crĂ©er pour toi une vie digne dâĂȘtre vĂ©cue.
p. 856, Musashi se jĂšte dans lâeau froide pour se punir de sâĂȘtre jetĂ© sur OtsĆ«
Son dĂ©sir pour OtsĆ« mourait de mort lente, car il Ă©tait proche parent du tempĂ©rament passionnĂ© sans lequel il ne fĂ»t jamais allĂ© Ă Sekigahara ni nâeĂ»t accompli aucun de ses extraordinaires exploits. Mais le vĂ©ritable danger se trouvait dans le fait quâen un certain point toutes ses annĂ©es dâentraĂźnement devenaient sans pouvoir contre ce tempĂ©rament, et quâil retombait au niveau dâune bĂȘte sauvage, dâune bĂȘte brute. Or, contre un pareil ennemi, informe et secret, le sabre Ă©tait complĂštement inutile. DĂ©concertĂ©, perplexe, il priait pour que les eaux furieuses le ramenassent Ă sa quĂȘte de la discipline.