En mémoire d’Emu

Emu [ɛˈmuː] est morte ce matin. Elle avait douze ans et trois mois. C’était le plus gentil chat du monde, le mien. Enfin, c’est moi qui l’ai adoptée, mais c’est elle qui me possédait, ainsi que toute la famille, d’ailleurs. Même ma mère, et c’est pas peu dire car elle est ailurophobe.Elle est née le 28 mars 2001, chez des amis. Un jour qu’on leur rendait visite, j’ai craqué immédiatement. Je n’avais jamais eu ni chat, ni chien (ma mère est également cynophobe). J’avais 26 ans et j’étais quelqu’un de responsable, et surtout, elle était irrésistible !

bébé chat blanc enroulé dans une petite serviette rose, sur un canapé

En mai 2001, elle était sevrée et s’installait avec moi. Nommée Emu, un nom d’oiseau tout à fait incongru mais dont je m’étais entiché, on l’appelait plutôt ‘la belette’ du fait de sa robe gris clair, ou ‘la bête’, ou encore ‘trou du c*l’, rapport à ce qu’on voyait le plus d’elle alors qu’elle nous snobait en s’éloignant, la queue dressée telle un drapeau.

Je me souviens particulièrement de son installation, du chamboulement dans ma vie (enfin un chat rien qu’à moi !), du bain que je lui ai naïvement donné lorsqu’elle a été un hôte à puces pour la première fois, de quand je lui ai appris à chasser les lézards qu’elle ne semblait voir que lorsqu’ils remuaient, de comment elle escaladait la jambe de mon pantalon avec ses griffes pour monter sur le plan de travail de la cuisine.

Je me souviens aussi avec amusement qu’elle m’accompagnait au boulot car j’ai des collègues cool. Une collègue avait adopté un chat de la même portée, alors les chatons ont évolué ensemble quelques mois. Ça nous faisait des mascottes, mais aussi un peu de distraction, certes. Par exemple, on a fait des tests d’intelligence entre chaton mâle et chaton femelle, on les a photocopiés, on se les mettait autour du cou comme des boas, on les a mis à la casserole, et mis en boîtes (ah non, en fait, la casserole ainsi que les cartons étaient là, et les chats les ont naturellement occupés.) On leur ramenait du beurre et de la vache qui rit, de la cantine; un régal.

J’ai déjà indiqué qu’elle était le chat le plus gentil du monde. Elle n’a jamais griffé personne (à part quand elle escaladait une jambe de pantalon bien sûr, ou qu’il fallait la maintenir à deux pour lui administrer du spray anti-puce et qu’elle s’agrippait pour se carapater.) Elle n’a jamais feulé envers un humain non plus. Elle laissait même certains lui caresser le ventre, cette partie intime que les chats ne montrent à leur adversaire qu’à la fin d’un affrontement lorsqu’ils se considèrent vaincus.

L’été 2006, elle a gagné le cœur de ma mère à la surprise générale, et surtout à la surprise de ma mère. Quand je suis partie vivre à Boston, ce sont à mes parents que je l’ai confiée. D’abord le chat et ma mère ont co-habité. Emu était tolérée, à la condition de ne pas surgir et effrayer ma mère, de ne surtout pas se frotter à elle, et encore moins de lui sauter sur les genoux. Puis ma mère s’est intéressée à la façon dont mon père nourrissait la bête, et enfin elle s’est progressivement mise à nourrir le chat, a coupé sa pâtée en tout petits bouts, sorti et remis la gamelle du/au frigidaire toutes les fois qu’Emu venait picorer. Et un jour mon père m’annonçait fièrement qu’Emu était admise au poste défendu : les genoux de ma mère. À mon retour en mai 2007, j’ai eu toute la peine du monde à récupérer mon chat 😉

En avril dernier, avant nos séjour à Prague et puis Florence, nous avons confié Emu à mon père; le nirvana pour l’un comme pour l’autre. Un humain dévoué corps et âme à la boule de poils, et une compagne affectueuse et attendrissante pour l’humain. Voici un montage photo que mon père a fait alors qu’elle s’était endormie entre ses jambes :

Chat blanc tigré endormi sur le dos entre les jambes d'un humain. Une lune a été incrustée au dessus de la tête du chat.

Voilà, c’est ainsi que je veux m’en souvenir. Endormie dans une position comique, ses pattes croisées, et semblant sourire.

Odd encounter with an old woman

I had a strange encounter with a little old woman today. I stood outside a restaurant smoking and she stood nearby, observing me. At some point she said “You’re pretty tall. You’re 190 cm tall, aren’t you?” I replied I’m 177 cm tall. She kept observing, looking sulky and then pointed a finger at me and seemed to count in a low voice, her finger moving up one notch at a time toward my head. I suppose she counted how many heads taller than her I was. She looked me in the eyes, I smiled, she started counting again! Then she added, almost to herself “young ones these days are way taller than us.” I put out my cigarette and slipped away.

The power of hypnosis

Hypnosis was a discussion topic at work the other day. I once blogged about how hypnosis had failed to help me with snowphobia. This was an epic session and funny, come to think of it. But I never wrote about the power of hypnosis. And I am now, because I was once successfully hypnotised.

It was some time during the summer of 1999, during a family vacation in Crete. The family of my boyfriend of the time. His father’s occupation was psychologist with a skill for hypnosis. I was regularly plagued with massive headaches. I had tried to cut down on coffee without visible effects. He offered to try hypnosis on me and I agreed. I don’t recall very much of the session.

He made me lay on a bed in a quiet room and he sat on a chair next to me. He made me close my eyes and listen to him. He said I wouldn’t fall asleep but the state I would be in would be very close. He said I would remember everything. It was true, but I gradually forgot, years after years.

I think is lasted less than a half hour. Near the end, he said my headaches were taken care of. He added they may return and if they did, we were about to work on how to make them go away. He instructed me to think of one word, and to remember it. Then the session was over. I went back to performing my vacation activities, a little dubious.

I didn’t have a single headache for many months and when I had one, it wasn’t massive like before, and it was rare.

As to the magic word that he made me think of —a word that I invented at the time— it still works even today. I don’t have to say it, I just have to think of it, say it in my head, and the headache disappears within seconds. It’s wonderful.

I saw Eve today

I saw Eve today. After all these years. I saw her only briefly, in passing, enough that she flashed her luminous, genuine smile. She’s still so beautiful, of course. If I were a man, I’d be in love with Eve.

She is smart and friendly, elegant, at ease in every circumstance, she’s successful and she smiles all the time. She has an incredible presence. Wherever she is, people seem connected to her, basking in her charisma, breathing and speaking according to her. And wherever she was, people wonder where the magic has gone, not unhappy, just back from a reality which was different, almost dream-like.