Memory of my memoir

My Dad reminded me tonight of that time, just before my twenties, when I had to write a memoir for the end of my studies –a two-year secretarial degree. I had worked as an intern twice a few months in the same Hilton hotel in Cannes, doing admin at the HR office the first year, and doing admin for the CEO the second year.

When it came to writing the memoir about what I had done there, I invented something, because otherwise there wasn’t a lot of glory or interest.

So I came up with a study to enhance efficiency throughout the various departments. The study was genuine; I had witnessed first-hand how the hotel worked and there was room for optimisation. The write-up was coherent and made sense. And I got away with it!

The following year, the hotel manager contacted me to get my approval for a group of local students at a business school to use my work and reorganise the hotel accordingly, which I happily gave. I was quite honoured they had kept it, were considering it seriously, and called to ask!

Anyway, I guess my Dad’s point was that even then I was doing some Comm work, and he went on recalling when years later I was offered to join the W3C Comm team and refused several times because I had no idea what comm work was, and he said “look at you now.” I figure my dad is proud of my ‘career’, as he puts it. And maybe people see in me more than I do.

Les lieux familiers

Comme moi, Karl est un “hospital native”. Comme moi ? Non, pas tout à fait. Certes en entrant dans un hôpital, comme lui j’entre dans un lieu familier, je comprends les codes non écrits, les habitudes et les processus. Mais point de réconfort n’émerge d’une habitude oubliée. J’ai des habitudes oubliées de mon enfance à l’hôpital (aux hôpitaux, deux, si je veux être précise) car mon papa chef de service y était logé avec nous; et de ma vie de jeune adulte alors que j’y travaillais pendant les vacances universitaires.

Je connais les rotations de gens, les dossiers médicaux, les salles et appareils d’examens, mais ce qui me reste le plus, ce sont les couloirs et coursives aux lumières blafardes, et l’impression déprimante d’un moment en suspens alors que le temps, lui, s’égrène inexorablement. Il me faut un effort pour les occulter et que je fouille pour raviver les souvenirs vagues des sourires des malades, les voix enjouées et le ton rassurant du personnel, et la lumière naturelle inondant les couloirs lorsqu’au profit d’un soin la porte d’une chambre est entrouverte.

Dans ces lieux familiers je ne m’attarde pas.

Il y a 7 ans

Il y a sept ans aujourd’hui, j’allais accoucher le lendemain, mais je ne le savais pas. Mon terme devait tomber entre le 30 novembre et début décembre.

C’était un jeudi et je concluais ma dernière séance de préparation à l’accouchement. J’ai ressenti à mi-séance les premières contractions, que la sage-femme s’inquiétait de ne jamais voir démarrer. Elles ne m’ont plus quitté jusqu’au lendemain.

Ça faisait quatre jours que j’étais en arrêt maternité, mais je continuais de travailler. Après tout, j’avais encore la semaine suivante pour me reposer.

Contractions, donc. À mon retour de la préparation pré-natale, j’allais de mon ordinateur au canapé en me tordant de douleur. Ni le boulot, ni la bouillotte, ni le sommeil n’en venaient à bout. Si c’était le faux travail dont parlait la sage-femme, il semblait tout à fait réel. Je l’ai donc appelée et elle suggéra qu’un bain chaud calmerait les crampes.

Vlad et moi n’avions pas eu le temps encore de faire cette séance photo de mon ventre, îlot dans une mer de lait; ce fut donc l’occasion. La seule, à vrai dire.

22 novembre 2007, bain de lait

Le lendemain était la répétition de l’après-midi passée, à ceci près que j’ai plus occupé le canapé que je n’ai travaillé. Mais pas à instant je pensais accoucher avant le terme.

Lorsque Vlad est rentré du bureau en début de soirée, il ne lui a pas fallu longtemps pour commencer à me convaincre d’enfiler mes baskets. Car dès son arrivée les contractions se sont beaucoup plus rapprochées; 4 ou 5 minutes. Je me souviens quand même avoir pas mal résisté. Je n’avais aucune envie d’aller à la maternité pour rien. Puis j’ai mis mes baskets, ou Vlad me les a enfilées.

Le trajet était une torture ! Chaque secousse et chaque virage me donnait l’impression que j’accouchais déjà. 18h30, arrivée à L’hôpital Clavary. Le plus long, je crois bien que ce fut de marcher depuis le parking, car je devais m’arrêter tous les dix pas.

Admission rapide, monitoring, transfert en salle d’accouchement. Avec le col dilaté à 9 cm, il n’était hélas plus question de pratiquer une péridurale, mais bien de le laisser sortir, ce petit. Ah non, nous n’avions pas “les étiquettes”. Vlad a parcouru un labyrinthe de couloirs pour les obtenir et revenir à temps. Non, nous n’étions pas allé à la maternité pour rien; 19h27, Adrien arrivait enfin.

23 novembre 2007, bébé Adrien dort

Joyeux 7ème anniversaire, mon poussin !

Arcturus, la géante rouge

Vlad montrait à notre fils les étoiles dans le ciel, ce soir, notamment Arcturus du Bouvier, une étoile rouge, puisqu’au crépuscule on la voyait déjà.

Ça m’a rappelé une anecdote qui est suffisamment farfelue pour que je vous la conte.

Quand toute jeune fille j’ai découvert qu’Arcturus était une étoile rouge en fin de vie, je me suis intéressée à la vie des étoiles, et à cette étoile en particulier, un peu comme si je lisais sa biographie. Même longtemps après l’avoir découverte, je l’observais souvent les soirs d’été, je lisais à son sujet, j’essayais d’imaginer la petitesse relative de notre énorme soleil à côté d’Arcturus, etc.

Alors qu’un soir je travaillais tard et que j’étais fatiguée, j’ai été prise d’angoisse : était-elle devenue une géante rouge ?!

Il me fallait quitter le bureau d’urgence, filer à mon point d’observation favori et vérifier si Arcturus était devenue une géante rouge. Et je l’ai fait. J’ai même couru après m’être garée, des fois qu’elle s’éteigne pendant le temps qu’il me fallait pour dépasser les arbres qui me bouchaient le vue.

Eh bien je me suis retrouvée fort aise de la voir à sa place, bien orange, et scintillant de ses -0,04 de magnitude apparente, tranquille, ne montrant aucun signe d’explosion.

Je me suis également retrouvée bien bête d’avoir cédé à la panique, parce que franchement, je savais que c’était impossible qu’en 24 heures elle devienne une géante rouge.

J’ai bien ri. J’en ris encore. C’était il y a plus de 10 ans, et ce soir Arcturus était encore bien là, toujours la même.