





J’étais invitée par mon ami au re-mariage de sa fille. Ça se passait à Marseille. J’y allais en voiture avec mon fils Adrien et peut-être le chien. Mais Adrien m’attendait dans la bagnole. Peut-être parce qu’il y avait le chien.
Je sais pas trop.
Je suis à la bourre pour assister à la cérémonie. Je cours sur les trottoirs mais je ne suis pas garée trop loin, alors ça va.
L’endroit est bizarre, vraiment. Il faut passer par un entrepôt puis un grand espace comme une université, monter des marches et des escaliers roulants, traverser de longs corridors en marbre. Et enfin arriver chez mon ami (sauf que ça ressemble pas à chez lui. Ce qui est normal, vu qu’il n’habite pas Marseille.)
J’arrive enfin. Je vois une foultitude de gens.
Dont Karl.
Je suis hyper contente de le voir.
Je l’appelle, enthousiaste, et lui me tend et me serre la main. Il ne me remet pas.
Il dit « on est bien accueilli ici » et continue de marcher avec le flot de gens.
Il est à noter que tout le monde va dans le sens opposé à moi.
Puis je bois une coupette de champagne, ‘clink clink’, la fête entre amis. Je cause principalement avec mon ami, et sa fille. Je sais qu’elle attend son deuxième enfant et je m’interroge vaguement sur l’objet de son re-mariage avec son mari.
Mais je ne pose pas de question.
Et puis, mouvement. Je me retrouve à descendre dans le grand espace qui me fait tant penser à une auguste université, et sortir sur un parvis, à l’opposé de là où je me suis garée. Le coin semble appartenir à une autre ville.
Là, il y a plusieurs attroupements, et des passants.
Dans un groupe il y a mon ami et ancien collègue de travail, chaals, et Léonie Watson, et quelques autres du W3C. Mais je ne vais pas les voir parce qu’un mec m’aborde.
C’est un sosie de Karl.
Il semble me connaître et je joue le jeu pour pas commettre d’impair.
Il est un peu éméché. Puis, il disparaît et réapparaît tout blessé. À l’arcade sourcilière et sur la joue opposée.
Il a dû soit tomber de sa hauteur, soit se battre.
Je m’alarme mais lui n’en fait pas cas. Il est toujours bourré.
Je me mets en mouvement subitement car je suis de nouveau à la bourre. Cette fois pour retrouver Adrien.
Je cours sur le parvis, consciente que je ne vais pas avoir le temps de dire au revoir. Je dis au revoir à la fille de mon ami. Son père, je ne le trouve pas. Je refais le parcours dans l’université, le hangar, je cours avec mes talons hauts, j’ai peur de m’accrocher et filer mes bas.
Je sors de l’entrepôt. Le trottoir de l’autre côté est ruisselant de pluie et il pleut à verse. C’est claffi (*) de gens.
Zut, encore des obstacles.
Une grosse voiture est en rade, les passagers dedans, échouée sur presque toute la largeur du trottoir. Les gens dedans, une famille entière, sont trempés et tristes : ils ont le toit ouvrant ouvert.
Leur coffre est ouvert et dégueule le moteur cassé et fumant de la voiture. Je me faufile entre le mur et cette voiture, alors que ses feux de détresse éclairent mes jambes en orange et au ralenti.
Après la pluie c’est la neige qui se met à tomber.
Je suis vaguement consciente que je suis garée dans la direction où je vais mais ne me souviens plus où exactement. Les trottoirs sont bondés.
Une dame policière fait la circulation des piétons.
Je traverse en courant au rouge. Elle se dirige vers moi. Je sens que je vais morfler. Mais au dernier moment elle trouve une pire infraction à traiter.
Ouf.
Je cours sur le trottoir alors que je réalise que c’est pas un trottoir mais la route, et que sur deux voies il y a plusieurs poids lourds qui arrivent de directions opposées. Sous la neige. Grosse frayeur.
Je crie à deux jeunes femmes de se pousser.
Les poids lourds passent sans écraser personne. Miracle. Mais une des jeunes filles tombe par terre en glissant.
Je cours toujours et en la dépassant lui dis « up you go, hop hop hop! »
L’autre dit « qu’est-ce qu’elle dit ? »
Je saisis le bras de celle à terre et l’aide à se relever. J’explique qu’elle peut pas rester étalée trop longtemps : c’est dangereux.
Je me remets à courir. Je sais où je suis garée et j’y suis presque. Je me dis que quand même, depuis le temps, j’aurais déjà dû y être.
Je mets le pied dans une flaque d’eau si profonde que c’est toute ma jambe qui s’enfonce. Merde, me dis-je, mes chaussures à talons en cuir sont trempées, ça va être chiant pour conduire.
Je continue de courir. Dernière ligne droite jusqu’à ma bagnole.
Il commence à faire nuit. Ou alors c’est dû aux gros nuages de neige.
Je distingue ma voiture à deux cent mètres.
Un mec dans une voiture blanche arrive à vive allure pour se garer juste derrière. Si vite que même encore à mi-distance je vois et entends le choc de la collision.
Je suis outrée. Et je commence à imaginer l’engueulade qui va s’ensuivre.
Et j’espère qu’Adrien n’a rien et n’a pas peur.
Je voudrais tant lui faire savoir que je suis en train de courir vers lui et que j’arrive.
Je suis furieuse, angoissée et anxieuse parce que les deux mecs qui ont percuté ma voiture ont le type un peu loubard, et vont me rendre la vie dure lors de la confrontation.
Et paf, c’est là que je me suis réveillée en sursaut.
(*) “claffi”, expression locale du sud-est, signifiant “rempli”.
J’habite avec Papa. Ou plutôt, Papa habite avec moi. Quand mon fils est chez moi une semaine sur deux, c’est trois joyeuses générations qui cohabitent, avec le chat. Maman, elle, habite ailleurs. C’est compliqué. Compliqué, mais bien.
Alors quand Papa a manqué à l’appel (celui de Maman) un soir il y a quelques jours, c’était branle-bas de combat. Moi j’étais ailleurs. En fait, tout le monde était ailleurs !
Quand Maman n’arrive pas à joindre Papa, elle appelle mon frère. Lui m’écrit des SMSs. Moi j’en écris à Papa et à mon frère. J’étais prête à rameuter la voisine, mais mon frère s’apprêtait déjà à venir sur place.
Pas de panique, tout est rentré dans l’ordre dans la demi-heure : Papa a rappelé Maman une fois qu’il eu fini de causer dehors avec un voisin qui promenait Mirza.
Pour 4 personnes. Temps de préparation : 20 minutes.
Il vous faudra :
Faire chauffer votre poêle et mettre le beurre.
Découper les tranches de pain de mie en cercle et les tremper dans le beurre fondu. Bien imprégner les tranches et retournez-les pour essuyer ce qui reste de beurre. Faire dorer chaque face. Disposer une tranche par assiette.
Trancher le foie gras et réserver.
Sur plaque chaude, saisir les tournedos. Deux minutes par face. Puis réduire un peu le feu et continuer de cuire deux ou trois minutes, selon l’épaisseur des tournedos. Essuyer les sucs au fur et à mesure en déplaçant la viande dans la poêle. Saler. Arrêter la plaque. Enlever les élastiques et tranches de lard qui encerclent les tournedos.
Déposer chaque tournedos sur le pain grillé. Disposer une tranche de foie gras. Le foie gras va commencer à fondre au contact de la viande chaude.
Rallumer la plaque, verser un bon fond de Porto (ou madère), porter à ébullition et mélanger les sucs. Réduire la plaque. Verser la crème liquide et mélanger.
Quand la sauce commence à épaissir un peu, arrêter la plaque et verser sur chaque tranche de foie gras. Disposez votre accompagnement et servez. Bon appétit !