Rêve : règlement de compte chez les Steam Punks

La scène se passe à une époque contemporaine, à quelques détails prés, avec des gens pour la plupart étrangers dans la vraie vie.

Nous sommes donc un petit groupe de jeunes cool, dans un Far West des temps modernes. Et on se mettait à protéger une nana qu’on connaissait à peine, de son lourdot de mec qui l’enquiquinait.
On va donc, en calèche (Far West, oblige), se planquer dans une grange immmmmmmmense.
Le plan c’était que la nana blondinette et moi nous planquions parmi des piles de coussins emmêlés, en comptant que l’enquiquineur allait me trouver d’abord. Mais finalement on reste tous ensemble sur la calèche à l’attendre, décontractés et bon-enfant. Un gars de notre bande met de la musique (moderne). De la musique qui swinguait plutôt bien ! Sur une vieux système sono en bois poussiéreux et grand comme une orgue d’église. Ça envoyait du gros son. Je me disais que ça allait mettre à mal notre “planque”, ce gros son.

C’était très steam punk, ce rêve. Même les pistolets étaient en cuivre. Des voitures du début de l’ère automobile circulaient dans la grange, sur un sol de terre et de poussière. Manquait plus que des boules d’amarante sèche qui roulent nonchalamment en arrière-plan. Ont circulé aussi un camping-car comme celui de Barbie, ainsi qu’un trente-huit-tonnes de nos jours, bien rutilant, qui lancé à vive allure a écrasé un petit carrousel blanc. Un trente-huit-tonne et un manège –dans une grange– c’est pas typique !

Bref. Le vilain arrive ! Un grand maigre brun habillé en cowboy. C’est la nuit, à ce moment dans la grange (alors qu’au moment de la collision trente-huit tonnes / manège, il faisait soleil *dans* la grange.) Alors, on essaie de plaider avec lui, mais comme il était en état d’ivresse, c’était pas facile facile. “Allez, arrête de l’embêter ! Elle ne veut plus de toi” etc. Mais va négocier avec un mec bourré…

D’un coup, il sort une arme ! Mais la petite blonde en sort une aussi ! Hop; je m’en saisis. Il me tire dessus !

Pfff, des balles en caoutchouc, même pas mal.

Je lui tire dessus –merde ! des balles en caoutchouc aussi; ça rebondit sur lui. Mais à force de le canarder, une des balles en caoutchouc finit par lui perforer la peau.

On se met à couvert dans la calèche pour recharger. Il recharge aussi. On ne sait pas où il est planqué. Il a dû sortir de la grange.

Ah, il revient. On est prêt. Il titube toujours et a l’air clairement moins déterminé. Un peu comme s’il ne savait pas ce qu’il faisait là ni pourquoi il tenait un revolver. À ce moment ce n’est plus moi qui tiens l’arme de notre camp, c’est un ami (Olivier, dit “Le Jeune”). Ce que je tiens, moi, c’est une timbale en fer remplie d’eau bouillante, que je verse sur la tête de notre ennemi. Il devient rouge homard et s’écroule à terre, se tortillant et passant de homard à rouge cramoisi. Olivier en profite pour s’approcher et lui mettre une balle dans le cou à bout portant, alors que je commençais à dire “Bon, pouce, il a l’air d’avoir eu son compte, là.

C’est là je me suis réveillée en sueurs.

Alors, ça vient d’où, tout ça ?

Je me demande si la blonde n’était pas inspirée du personnage de Zezette dans le film “Le Père Noël Est Une Ordure”, et les cowboys d’un bout du film “Retour à Brokeback Mountain” qu’on a regardé sans voir l’autre jour. La grange immense, je ne vois pas, ni le camping-car Barbie. La sono type orgue est peut-être inspirée des églises à Rome dont j’ai traité les photos récemment. Le groupe de jeunes cool était constitué de gens de l’association ParisWeb, sans que ce soit eux (quoique celui qui met la sono, je crois bien que c’était Sébastien Delorme, l’ancien président), et j’ai lu récemment qu’ils vont préparer la 10ème édition de leur conf, cette année. Olivier quant à lui, fait certainement partie du casting car on en avait parlé à la maison. J’ai fait ce cauchemar la veille de l’attentat à Charlie Hebdo le 7 janvier. Donc, rêver d’armes et de tirs n’en est pas une conséquence.

Comme dit Vlad, c’était le Grand Zapping dans ma tête !

Il y a 7 ans

Il y a sept ans aujourd’hui, j’allais accoucher le lendemain, mais je ne le savais pas. Mon terme devait tomber entre le 30 novembre et début décembre.

C’était un jeudi et je concluais ma dernière séance de préparation à l’accouchement. J’ai ressenti à mi-séance les premières contractions, que la sage-femme s’inquiétait de ne jamais voir démarrer. Elles ne m’ont plus quitté jusqu’au lendemain.

Ça faisait quatre jours que j’étais en arrêt maternité, mais je continuais de travailler. Après tout, j’avais encore la semaine suivante pour me reposer.

Contractions, donc. À mon retour de la préparation pré-natale, j’allais de mon ordinateur au canapé en me tordant de douleur. Ni le boulot, ni la bouillotte, ni le sommeil n’en venaient à bout. Si c’était le faux travail dont parlait la sage-femme, il semblait tout à fait réel. Je l’ai donc appelée et elle suggéra qu’un bain chaud calmerait les crampes.

Vlad et moi n’avions pas eu le temps encore de faire cette séance photo de mon ventre, îlot dans une mer de lait; ce fut donc l’occasion. La seule, à vrai dire.

22 novembre 2007, bain de lait

Le lendemain était la répétition de l’après-midi passée, à ceci près que j’ai plus occupé le canapé que je n’ai travaillé. Mais pas à instant je pensais accoucher avant le terme.

Lorsque Vlad est rentré du bureau en début de soirée, il ne lui a pas fallu longtemps pour commencer à me convaincre d’enfiler mes baskets. Car dès son arrivée les contractions se sont beaucoup plus rapprochées; 4 ou 5 minutes. Je me souviens quand même avoir pas mal résisté. Je n’avais aucune envie d’aller à la maternité pour rien. Puis j’ai mis mes baskets, ou Vlad me les a enfilées.

Le trajet était une torture ! Chaque secousse et chaque virage me donnait l’impression que j’accouchais déjà. 18h30, arrivée à L’hôpital Clavary. Le plus long, je crois bien que ce fut de marcher depuis le parking, car je devais m’arrêter tous les dix pas.

Admission rapide, monitoring, transfert en salle d’accouchement. Avec le col dilaté à 9 cm, il n’était hélas plus question de pratiquer une péridurale, mais bien de le laisser sortir, ce petit. Ah non, nous n’avions pas “les étiquettes”. Vlad a parcouru un labyrinthe de couloirs pour les obtenir et revenir à temps. Non, nous n’étions pas allé à la maternité pour rien; 19h27, Adrien arrivait enfin.

23 novembre 2007, bébé Adrien dort

Joyeux 7ème anniversaire, mon poussin !

Sur le terrain vague de l’ancienne laiterie

— Arrête de crapoter ! s’exclame-t-il, passablement excédé.

C’est un jeune garçon, il semble, dont la voix n’a pas mué. Il s’adresse à un autre garçon, dont la voix est encore plus enfantine.

Il y a un collège pas loin d’ici, alors ils se planquent sur le terrain vague de l’ancienne laiterie, à l’ombre des chênes, pour partager une clope. Ils sont juste derrière l’épaisse haie au fond du jardin.

J’aimerais apparaître devant eux et leur dire de crapoter –mieux, de jeter leur mégot, leur paquet de clopes et leur briquet, et d’aller se démarquer différemment. Faites du hip-hop si c’est votre truc, les gars !

Alors qu’ils continuent une conversation lambda, je songe à mes années collège.

Si un adulte est apparu alors que je clopais dans l’allée contiguë à la sortie de l’école, je l’ai oublié. S’il a parlé, j’ai oublié ce qu’il a dit. J’ai même oublié avec qui j’ai commencé à cloper.

Drôle de temps

– “Drôle de temps,” dit mon voisin. Il se parle souvent à voix haute.

Chacun sur sa terrasse, séparés par l’épaisse haie de thuyas, nous nous faisons la même réflexion sur le temps.

Le ciel est gris, très gris, et le vent souffle. Par moment, la lumière semble émaner du sol et se reflète sur les nuages. C’est assez beau.