Je choisis volontairement un titre à la fois ambigu et provocateur pour exprimer ma déception face à l’obstination de notre employeur et son entêtement à ignorer le progrès que représente le télétravail. Car j’en ai gros [sur le ❤️] à ce sujet. C’est une situation que je pratique depuis une quinzaine d’années ou plus, sur presque 23 –gasp ! Je ne suis pas seule à être en télétravail, et pourtant, on nous refuse de l’élargir à tous.
Bonjour, je suis Coralie, élue déléguée du personnel titulaire depuis presque dix ans, et c’est source de moultes frustrations !
Le Monde publiait hier dans sa section Économie un article intitulé « Le télétravail améliorerait la productivité », alors que j’ai encore aujourd’hui dans la bouche le goût amer que m’ont laissé les deux tentatives récentes de négociations avec la direction des ressources humaines, visant à généraliser le télétravail potentiellement total à ceux de mes collègues qui peuvent le pratiquer, qui le souhaitent, et pour qui ce n’est pas encore autorisé.
Car chez nous, même si la majorité du personnel est en capacité d’effectuer l’activité professionnelle de n’importe où, seuls certains sont télé-travailleurs à temps plein.
Or, le grand fossé qui sépare les uns des autres n’est pas près de se combler, alors même que durant les dix-huit mois suivant le premier confinement Covid-19, l’intégralité du personnel a été en télétravail.
Pour la Direction il ne fait aucun doute que tous ceux pour qui c’était nouveau sont rapidement et efficacement passés en mode « travail à distance ». Belle preuve d’agilité et belle faculté d’adaptation ! Les collègues ont su mettre en place d’eux-mêmes les protocoles répondant au mieux à leurs besoins et utilisé des méthodes simples, logiques et optimisées.
Pourtant début octobre ce n’est pas ce que la Direction a choisi de mettre en exergue pour justifier son refus de généraliser le télétravail. Non, ce qui fut déclaré, c’est que personne en France ne fait du télétravail complet, et que les accords nationaux interprofessionnels recommandent un maximum de trois jours par semaine télé-travaillés, insistant sur un équilibre servant à éviter tous risques psycho-sociaux.
(L’organisation légale est complexe mais pour simplifier, je suis employée par une société pour travailler dans une autre, telle un projet. Et pour continuer dans le complexe, notre Comité social et économique (CSE) est constitué de trois personnes affectées à ce projet et d’une travaillant pour la société directement. Je suis l’une des deux titulaires au CSE et j’ai donc pris part aux négociations en octobre et bis repetita en novembre.)
Mes collègues se contentent de ce qu’on leur accorde. Moi, de l’autre côté du fossé, je vois ça comme une punition à leur égard dont je ne comprends pas la justification.
Question bonus : Quid des risques psycho-sociaux pour ceux d’entre nous en télétravail total depuis des années ? Aucune idée. La question est posée mais restée sans réponse.